Plus de deux cents fans attendaient Hugues Aufray, mercredi en fin d’après-midi, lui faisant une véritable ovation à sons arrivée. Une séance de dédicaces avait été organisée par le Centre Culturel Leclerc à l’occasion de la sortie de son nouvel album « Troubador since 1948 ». Si cet album n’est pas une compilation, il n’en comporte pas moins ses grands classiques, et d’autres titres moins connus, réorchestrés avec les plus grands, réinterprétés dans des versions plus actuelles. Dans la foule qui attend patiemment, on entend les gens fredonner les chansons qui passent en boucle en fond musical. « Et j’entends siffler le train »… Hugues Aufray reprend enfin sur cet album, en duo avec Françoise Hardy, le texte qu’il avait ramené des Etats Unis. « Je l’avais alors confié à un éditeur peu scrupuleux » raconte le chanteur. C’est alors que Richard Anthony en faisait le tube que l’on connait. Il se réapproprie un autre de ses textes et livre sa propre interprétation des Portes du Pénitencier, assortie de la version plus blues de House of Rising Sun (l’Hôtel du Soleil Levant), l’histoire d’une prostituée. Il revendique être un passeur d’une certaine culture américaine qu’il dit métissée et rythmée par les apports diverses.
CLIN D'OEIL
Le titre de l’album est lui aussi un clin d’œil, avec la forme occitane du mot troubadour (sa mère était d’origine gasconne), que l’on retrouve aussi dans la musique country. Même le petit mot « since » est plein de sens pour lui : en anglais, juste pour provoquer encore un peu, et pour rappeler qu’il vit de sa musique depuis 1948, quand il est parti sa guitare sur le dos, son père lui refusant l’entrée à l’école des Beaux-Arts. Quand on lui demande le secret de son longévité, lui, répond que tant qu’il n’aura pas terminé son travail, il sera présent. Ses admirateurs, intergénérationnels, expliquent qu’ils chantent ses mélodies depuis qu’ils sont allés en colonies, que ses chansons sont faciles à retenir, et « qu’il représente non pas un simple chanteur de variétés mais un monument de la musique, un troubadour des temps modernes » approuve Françoise, la soixantaine passé, qui chantonne depuis cinq décennies « Céline , « Santiano » ou les « Crayons de Couleur ». Hugues Aufray sera en concert partout en France en 2012, avec deux scènes parisiennes, le Trianon en mars et le Palais des Congrès en octobre.